Moins de croissance, plus d’inflation… Pas vraiment «market friendly» le PIB américain

A 1,6 % en rythme annualisé, la croissance du PIB américain du premier trimestre ressort moitié moindre qu’à la fin de l’année dernière, inférieure d’un point environ aux attentes. Cela aurait pu être une bonne nouvelle pour les marchés, si ne s’y était pas greffée une première estimation des prix sous-jacents à la consommation (PCE) nettement supérieure aux attentes, en hausse de 3,7 % r. a., très au-delà de l’acquis connu jusqu’au mois de février qui ne dépasse pas 3,1 %. Toutes choses égales par ailleurs, les données mensuelles du PCE attendues demain devraient, donc, ressortir en hausse de 0,4 %-0,5 % au lieu des 0,3 % anticipé par le consensus…
Triple mauvaise nouvelle donc à laquelle le 10 ans américain répond par une nouvelle jambe de hausse à 4,73 % et les indices américains par des chutes de 1,5 % à 2 %. Bref, le tableau de la conjoncture américaine prend de plus en plus les couleurs de la stagflation ; scénario le pire pour la Fed, comme pour les marchés. Entre la politique hyper expansionniste de J. Biden et l’espoir de baisse des taux, il y a décidément incompatibilité grandissante.

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Enquête INSEE : déception !

Avec une baisse d’un point, à 99, le climat des affaires composite en France a effacé en avril une bonne part de sa hausse de mars et est retombé en-dessous de sa moyenne de long terme. Si la dégradation industrielle de 3 points, à 100, due à la faiblesse de la demande notamment étrangère n’est pas une surprise après les mauvais PMI manufacturiers publiés plus tôt cette semaine, celle des services, du même tonneau, est plus surprenante. Ajoutés à la forte détérioration des retours en provenance de la construction, l’ensemble dresse un tableau préoccupant pour la conjoncture du deuxième trimestre en France avec un indicateur de retournement a son plus bas niveau depuis la première vague de Covid.

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La hausse des taux commence à mordre sur l’immobilier américain ; tant mieux !

Les ventes de détail à prix courants ont augmenté de 0,6 % en mars aux Etats-Unis, après 0,9 % en février. Malgré une hausse trimestrielle presque nulle en raison du mauvais mois de janvier, les nouvelles sur le front de la consommation tiennent le coup, quand bien même, distorsions de prix et accroissement des stocks dans le commerce de détail modèrent quelque peu la confiance.

Les nouvelles sont moins sympathiques du côté de l’immobilier. L’indicateur NAHB de confiance des constructeurs a plafonné en avril après quatre mois de hausse, à un bas niveau de 51. Les perspectives de report de l’assouplissement monétaire et la hausse des taux qui va de pair ne sont pas sans conséquence sur les prévisions du secteur, sans le fléchissement duquel la FED aura du mal à passer à l’action ; un mal pour un bien, en somme qui incite à accueillir favorablement le tassement des indicateurs immobiliers de ces derniers temps, avant les mises en chantier et permis de construire attendus demain.

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Il va falloir faire sans la Fed, Mme Lagarde…

On a beau chercher on ne trouve rien, rien dans le rapport sur l’emploi américain du mois de mars, susceptible d’être utilisé pour justifier une décision de baisse des taux directeurs de la Fed, rien qui ne laisse penser que les conditions monétaires en présence aient un quelconque effet négatif sur la dynamique du marché de l’emploi, lequel poursuit, irrésistiblement, son rattrapage post-covid.

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La BoJ met fin à sa politique hyper accommodante : est-ce un sujet ?

Voilà qui est fait, la BoJ a mis un terme cette nuit à sa politique ultra-accommodante de taux négatifs en relevant son taux de dépôt de -0,1 % à 0%-0,1 % et en supprimant sa politique de contrôle de la courbe des taux qui contenait le rendement à 10 ans des JGB à un niveau inférieur à 1 %. L’inflation, toujours élevée, la récession évitée en fin d’année dernière, une croissance record des profits des entreprises, les retours des négociations salariales et l’extrême faiblesse du yen… tout semblait concourir à ce passage à l’acte dès ce mois-ci ou en avril. Les conséquences de ce changement de cap sont-elles importantes ?

On serait tenté de répondre par la négative, tant la politique de la BoJ semble éloignée des préoccupations en présence, à la veille d’un FOMC sans doute décisif. La réalité est certainement plus complexe mais le seul abandon des taux négatifs n’est pas synonyme de normalisation de la politique monétaire, qui prendra, selon toute vraisemblance et dans le meilleur des cas, du temps.

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Conjoncture américaine : ça coince ?

Après une baisse de 1,1 % en janvier (contre 0,8 % en première estimation), pour partie attribuée aux perturbations climatiques, les ventes de détail américaines à prix courants étaient attendues en nette hausse en février. Elles ont, franchement, déçu, avec une hausse de 0,6 % seulement. Leur acquis de croissance pour le premier trimestre est donc toujours négatif, à -0,6 % à prix courants, davantage, donc, une fois corrigées de l’inflation, tandis qu’en moyenne au cours des trois derniers mois, la majorité des secteurs sous revue a enregistré une contraction. Les consommateurs ont-ils plus de difficultés à faire face aux dernières hausses des prix ? Après les CPI, les prix à la production ne sont pas du meilleur cru, renforçant notamment les marqueurs de tensions inflationnistes persistantes. A quelques jour du FOMC, l’arbitrage croissance/inflation repointe son nez.

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Les bonnes nouvelles du rapport sur l’emploi américain de février

Comme chaque mois, la publication du rapport sur l’emploi américain est un événement de marché et ce mois-ci ne déroge pas à la règle. Après le choc provoqué par les données du mois de janvier et les révisions des mois antérieurs, le rapport de ce mois-ci apporte un certain nombre de bonnes nouvelles, susceptibles de redonner des marges de manœuvres à la Fed et, de facto, à la BCE :
1- Les estimations des deux mois passés ont été révisées à la baisse, à raison de 43 K en décembre et de 124 K en janvier (de 353 K à 229 K) soit au total, 167 K emplois en moins.
2- En février, les créations de postes sont restées soutenues, à 275 K dont 221 K pour le seul secteur privé. Cette accélération pourrait être vue d’un mauvais œil, à l’instar de la réaction aux données du mois de janvier. Trois éléments viennent, cependant, en nuancer l’impact :
a. La croissance du salaire moyen, qui avait sensiblement accéléré le mois dernier, est retombée de 0,5 % à 0,1 %, ce qui permet de renouer avec une tendance légèrement baissière sur douze mois : de respectivement 4,3 % et 4,5 % pour l’ensemble des salariés et les emplois non qualifiés.

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Un petit coup de pouce à Mme Lagarde de la part de J. Powell ?

Le scénario du pire qui aurait été celui d’un J. Powell beaucoup plus réservé sur l’éventualité d’une baisse des Fed Funds cette année n’a pas eu lieu. Le président de la Fed n’a pas changé grand-chose à son discours devant le Congrès par rapport à ce qui était ressorti du dernier FOMC : la croissance économique reste robuste, les progrès sont notables en matière d’inflation mais méritent d’être confirmés avant que la Fed ne puisse baisser ses taux d’intérêt… sans doute plus tard dans le courant de cette année. J. Powell n’a donc pas remis en cause ce qui semble aujourd’hui le plus important pour les marchés, à savoir, la perspective d’une baissse des Fed Funds en 2024 que les récentes données en provenance de l’économie américaine commençaient à sérieusement mettre à mal.
Mme Lagarde aura-t-elle, pour autant, les moyens de saisir la balle au bond et de prendre un pas d’avance sur la Fed en laissant filtrer son intention de baisser ses taux directeurs d’ici l’été à l’issue du comité de politique monétaire de cette semaine ? Elle aurait toutes les bonnes raisons de le faire, dont celle de montrer qu’elle peut s’affranchir de la Fed, comme le recommandent bon nombre d’économistes ainsi que certains des membres du Conseil des gouverneurs, et, surtout, celle de manquer cruellement d’arguments pour maintenir sa rhétorique sur la nécessité de conserver des conditions monétaires durablement restrictives.

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