Usure du côté des consommateurs français, l’épargne n’est pas prête de baisser

La consommation des ménages en biens s’est repliée de 4,6 % en janvier par rapport à décembre, ce qui engendre une croissance nulle sur 12 mois. Un chiffre que l’on aurait considéré comme particulièrement mauvais il y a deux ans mais que l’année 2020 a rendu presque normal, d’autant qu’à première vue, les pertes liées au couvre-feu sont un tiers moindres que celles liées au dernier confinement de novembre. A ceci près que le couvre-feu se prolonge, et pourrait même se transformer en confinement sous peu, et que la corde s’use manifestement du côté des consommateurs.

 

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre

L’épargne Covid est-elle vouée à se muter en inflation, à se diluer dans un krach ou à l’oisiveté ?

Parmi les multiples questions occasionnées par le choc de la pandémie de Covid-19, celle du devenir de l’épargne accumulée en 2020 est loin d’être la plus facile à traiter. C’est pourtant, dans une large mesure, de sa réponse que dépendront bien des aspects des conditions de sortie de crise. Les montants d’épargne cumulés par les ménages depuis le début de l’année dernière sont colossaux, en effet, correspondant à environ à 8 % du PIB américain et 3 % à 4 % de celui de la zone euro, et pourraient être amenés à enfler plus encore début 2021 au vu des conditions sanitaires en présence. Si ces montants venaient à se déverser dans l’économie une fois la maîtrise de l’épidémie acquise, il en résulterait un boom de demande sans pareil dans l’histoire contemporaine, à même probablement de créer les conditions d’une accélération proportionnelle de l’inflation, compte-tenu des destructions de capacités occasionnées par la crise, notamment dans les services. Si, à l’inverse, elle venait à être capitalisée, cette épargne pourrait bouleverser les prix des actifs et amplifier les bulles financières et immobilières qui se sont déjà formées ces dernières années. Les deux hypothèses pourraient avoir des conséquences in fine peu éloignées, à savoir une augmentation très significative du risque financier via :

  • l’impact très négatif de la hausse des taux d’intérêt sur les prix d’actifs,
  • une exubérance intenable de ces derniers.

À moins que cette épargne reste essentiellement oisive, ce qui, malgré le confort que pourrait inspirer une telle situation du point de vue de la richesse apparente des ménages, serait probablement très préoccupant de celui des perspectives économiques et sociétales. Dit autrement, ce stock d’épargne est une guigne qui finira peut-être par donner des idées aux politiques fiscales…

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre

Les ménages américains redeviennent-ils fourmis?

Télécharger l’article

Depuis le mois de novembre, la consommation des ménages américains déçoit : en progression de 3,3 % en rythme annualisé, elle ressort nettement en retrait de ce que laissait attendre le rebond de 7,7 % r.a. de leur pouvoir d’achat. C’est, en effet, à leur bas de laine qu’est allée la préférence des ménages, avec une remontée de plus d’un point de leur taux d’épargne au cours de la période. Un tel mouvement est peu coutumier des Américains, surtout en période de regain de leur confiance, et n’était guère attendu par les économistes. En d’autres termes, les gains de pouvoir d’achat escomptés de l’amélioration du marché de l’emploi et de la chute des prix du pétrole ont été généreusement alloués aux dépenses de consommation dans les prévisions pour 2015. Était-ce une erreur ?

Les arguments en faveur d’une hausse du taux d’épargne des Américains ne manquent pas : surendettement, appauvrissement, moindre accès au crédit, inquiétudes croissantes à l’égard de leurs retraites ou, tout simplement, correction d’une anomalie. Aucun de ceux-là n’est toutefois nouveau et faute d’en avoir vu les conséquences effectives sur le comportement des ménages, peut-être avons-nous sous-estimé l’éventualité que la manne pétrolière soit l’occasion de satisfaire ce besoin. Si tel était le cas, ce changement de paradigme fragiliserait assurément les perspectives de croissance. Nous revenons sur ce sujet-clé que nous avons peut-être mésestimé lors de l’élaboration de notre scénario 2015 début janvier.