Le Mexique, gagnant de la guerre commerciale américano-chinoise. A AMLO de faire le reste.

Le conflit stratégique qui oppose la Chine et les Etats-Unis depuis une demi-décennie imprime de plus en plus sa marque sur les flux et relations économiques internationaux. Jusqu’où iront ces changements et quelle forme prendront-ils au fil du temps est incertain et, sans doute, encore largement imprévisible. Dans ce tumulte émergent, néanmoins, d’ores et déjà, un certain nombre de perdants ou de gagnants potentiels. Parmi les premiers, sans conteste, l’Europe continentale, qui subit plutôt qu’elle ne choisit sa place dans ce combat des deux géants et peine à trouver la voie médiane qu’elle souhaiterait incarner. Parmi les seconds, des pays souvent passés à l’arrière-plan de la vie économique internationale, écrasés par le rouleau compresseur du grand bond en avant de la Chine qui a suivi son adhésion à l’OMC, il y a un peu plus de vingt ans. L’Inde, que les Américains envisagent comme le plus efficace contrepoids à l’influence grandissante de la Chine au-delà de ses frontières (voir à ce sujet « Le Bharat sur un plateau » du 8 septembre) mais, aussi, de manière plus discrète mais tout aussi révélatrice des mouvements qui agitent la tectonique géopolitique et économique mondiale, le Mexique.
Voisin immédiat des Etats-Unis, avec ses 130 millions d’habitants de moins de 30 ans d’âge médian, son positionnement lui confère un rôle d’arrière-garde économique essentiel à la stratégie de relocalisation industrielle américaine, en même temps que celui d’une possible tête de pont vers l’Amérique centrale et latine, de plus en plus convoitée par la Chine.
Le Mexique pourrait-il être le grand gagnant de l’I.R.A. de J. Biden ? Les retombées ne sont pas spectaculaires à ce stade mais prometteuses et les intérêts réciproques, parmi lesquels, côté mexicain, un moyen de lutter plus efficacement contre la gangrène de la corruption endémique de ces vingt dernières années.

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Les bourses, le pétrole et les taux dans les starting-blocks après la pluie de bonnes nouvelles

Nous y voilà, enfin ; le Brexit se précise et Chine et États-Unis auraient trouvé un compromis pour échapper à la hausse des droits de douanes américains à partir de dimanche. Après avoir monopolisé l’attention tout au long de l’année écoulée, les deux principaux sujets d’inquiétude pourraient donc être mis de côté. Le Royaume-Uni devrait, en effet, sortir de l’UE le 31 janvier et entamer des négociations sans doute compliquées avec l’UE mais le risque de prolongation de la période d’incertitude politique, voire d’un éventuel nouveau référendum, est évacué. Côté américain, nul ne croit véritablement à la fin de la guerre commerciale mais les développements de ces derniers jours semblent confirmer que D. Trump ne veut pas polluer sa campagne électorale avec ce sujet de préoccupation pour les ménages et entreprises américaines. Exit donc, le risque d’escalade commerciale d’ici novembre 2020. Les bourses saluent comme il se doit ces bonnes nouvelles et les marchés dans leur ensemble sont tentés de porter aux nues le scénario de reflation qui va implicitement de pair… et sans lequel le boom des actions de ces dernières semaines restait fondamentalement bancal.

Sauf pirouette de dernier moment de D. Trump, la voie semble toute tracée pour une embardée des cours du pétrole comme, probablement, de la plupart des matières premières et, simultanément, une envolée des taux d’intérêt futurs…. Reste à savoir si la situation économique répondra favorablement à ces attentes. C’est tout l’enjeu du scénario 2020, qui divise la communauté des économistes des marchés, à savoir : l’amorce d’une reprise durable ou un faux départ de fin de cycle ? De la réponse à cette question dépendra la capacité à absorber des hausses de prix des matières premières et des taux d’intérêt que pourrait provoquer l’élimination des deux principales sources d’inquiétude.

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Un boulevard de baisse pour le yuan

Sans être capable de dire comment elle se ferait -dévaluation brutale ou glissade graduelle-, une dépréciation du yuan semblait inévitable depuis le printemps. Le durcissement de la position de D. Trump début août a, en l’occurrence, concrétisé l’amorce d’un nouveau repli de la devise chinoise, à l’instar de ce a été observé à chaque crispation supplémentaire dans la guerre commerciale que se livrent les dirigeants chinois et américains. Malgré tout, les variations de la devise restaient relativement limitées, le yuan se cantonnant à fluctuer dans la région dans laquelle il avait évolué ces dernières années, en-deçà de 7 CNY. Le contexte a changé depuis le milieu du mois d’août lorsque la monnaie chinoise a franchi ce seuil et, plus encore, à la suite de la nouvelle salve de tensions de vendredi dernier. Dès lors, le yuan pourrait tout aussi bien chuter vers 7,50 CNY, voire au-delà à relativement brève échéance que stopper sa descente à quelques points du niveau actuel de 7,16 CNY, en fonction des développements sur le front commercial et du bon vouloir des autorités chinoises. Autant dire que le risque d’un décrochage de la monnaie chinoise est loin d’être négligeable. Quelles pourraient en être les conséquences ?

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Jackson Hole est passé, la guerre commerciale est restée

Avant l’intervention de J. Powell à Jackson Hole nous écrivions : « Si les dissensions au sein de la FED risquent d’imposer une certaine réserve au Président de la FED malgré des données économiques (PMI notamment) passablement médiocres, la réponse des marchés à cette déception ne laissera vraisemblablement pas beaucoup de temps au président de la FED pour se raviser… même d’ici la prochaine réunion du FOMC ». Nous ne pensions pas si bien dire ! Vendredi après-midi, l’annonce par la Chine du relèvement de ses droits de douanes sur 75 milliards de ses importations américaines a court-circuité le discours de J. Powell et provoqué une réplique quasi-immédiate du président américain. Dès lors, les marchés, n’ont pas eu le temps de digérer le contenu de l’allocution du président de la Fed que les nouvelles salves dans la guerre commerciale ont provoqué une violente chute de bourses, laquelle débouche aujourd’hui sur une situation de risque financier extrême qui, selon toute vraisemblance, ne tardera pas à pousser la FED à agir… Revenons sur ces différents développements.

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Pourquoi D. Trump doit sortir du guêpier de sa politique commerciale, en un graphique

Une seule illustration suffit à comprendre les raisons pour lesquelles D. Trump a intérêt à parvenir à mettre un terme sans tarder aux tensions commerciales qu’il a initiées avec la Chine : selon les dernières données disponibles, les exportations américaines de biens à destination de l’Empire du Milieu étaient en chute de plus de plus de 30 % l’an en novembre dernier, une perte sans équivalent depuis le début de la série en 2010, qu’un élargissement des mesures de sanctions pourrait accroître davantage.

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Inflation : guerre commerciale vs. guerre des changes

Les anticipations d’inflation sont jusqu’à présent restées insensibles aux menaces de guerre commerciale, continuant à pointer vers moins d’inflation à court et moyen terme pour l’ensemble des économies occidentales. Les différends commerciaux se muant progressivement en guerre des changes, c’est sans doute les évolutions des taux de change qui rebattront les cartes sur l’inflation. Force est de constater que le dollar et l’euro s’apprécient. Dès lors, l’hypothèse de repentification de la courbe de Phillips, sous-jacente au scénario de hausse de l’inflation de la BCE, paraît audacieuse (article: Inflation & courbe de Phillips, le pari optimiste de la BCE). Dans le cas des Etats-Unis, dollar et hausse des tarifs douaniers semblent former un jeu à somme nulle (article: Guerre commerciale : quel impact sur l’inflation américaine ?). À moins d’un possible choc fiscal comme en France (article: France : Hausse de TVA ?), le risque sur l’inflation reste à la baisse.

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