Déflation chinoise versus inflation mondiale

Deuxième économie mondiale et premier exportateur de produits manufacturés auprès duquel s’approvisionne le reste du monde dans sa globalité, la Chine finira-t-elle par imprimer sa marque sur l’évolution des prix mondiaux et sa déflation par chasser l’inflation du reste du monde ? Certains analystes semblent, assez légitiment, le penser et voient dans la dépression chinoise un facteur d’apaisement bienvenu des tensions inflationnistes internationales. La question pourrait être éminemment plus complexe.

Les mécanismes déflationnistes dont souffre l’économie chinoise sont profonds, entretenus par une crise de surendettement aux conséquences d’autant plus dommageables que la population vieillit vite. Un tel contexte n’est, en outre, guère compatible avec l’effort d’investissement nécessaire pour faire évoluer le tissu productif du pays vers une forme moins carbonée sans laquelle la Chine continuera à perdre des parts de marché dans un monde, par ailleurs, de moins en moins ouvert, que les orientations stratégiques de l’Empire du Milieu promettent de fragmenter davantage.

Trois décennies de globalisation et d’essor de l’offre industrielle mondiale ont chassé l’inflation de la sphère économique qu’un environnement plus fractionné a mis bien peu de temps à ranimer. C’est, parmi d’autres, l’un des enjeux de l’élargissement du club des BRICS décidé cette semaine qui, loin de contrer le processus de démondialisation en cours, comme ses acteurs aiment à le dire, menace d’accentuer la guerre des ressources et de rendre, de facto, le monde plus sujet aux chocs de prix. Sauf évolution de la crise immobilière chinoise vers une crise financière majeure susceptible d’irradier l’occident, la déflation en Chine, en poussant le gouvernement de Xi Jinping, aux abois, dans ses retranchements, porte en elle les germes d’une instabilité chronique du niveau général des prix plutôt que ceux d’une désinflation ordonnée.

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L’apaisement des tensions sur les prix à la production se confirme à l’échelle mondiale

Manquaient les données américaines pour valider les tendances observées dans plusieurs pays ces dernières semaines, c’est chose faite avec la publication des prix à la production du mois d’octobre et le résultat est peu discutable : les tensions sur les prix en amont de l’appareil productif se détendent. Aux Etats-Unis, le PPI n’a augmenté que de 0,2 % en octobre, comme en septembre selon les données révisées (contre 0,4 % initialement), tandis que l’indice hors énergie et alimentation ressort inchangé, après un mouvement également révisé à la baisse, à 0,2 % en septembre. Sur un an, la décélération du PPI reprend donc, à 8 % après 8,4 % en septembre et 6,7 % pour la partie sous-jacente, contre 7,1 %. Bonne nouvelle également ce matin en provenance d’Allemagne avec un repli des prix de gros de 0,6 % en octobre à l’origine d’une décélération annuelle de 19,9 % en septembre à 17,4 %.  Les prix à la production étant généralement en avance sur ceux à la consommation, ces tendances sont de bon augure pour l’inflation future et redonnent un peu de crédibilité aux prévisions du consensus et des banques centrales d’un net apaisement des tensions inflationnistes en 2023.

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Quand l’industrie chinoise tient le monde en haleine…

Les données chinoises de ce matin sont à peu près toutes aussi mauvaises les unes que les autres. La croissance de la production décélère davantage, à 3,5% sur un an soit une baisse de 9 % corrigée des prix producteurs. Les ventes de détail n’augmentent plus que de 3,9% sur 12 mois, c’est à dire de zéro pourcent corrigées des prix à la consommation et les dépenses en actifs fixes affichent une hausse de 5,2 % contre 6,1 % en octobre. La conjoncture chinoise n’a donc assurément pas le vent en poupe et les choses risquent de ne pas s’améliorer sous peu avec les nouvelles restrictions sanitaires. Si les marchés voient dans ces mauvaises nouvelles l’assurance de nouvelles mesures de soutien à venir de la part des autorités, on peut également y voir l’évidence que l’économie chinoise semble de moins en moins en mesure de satisfaire les besoins du reste du monde en produits industriels.

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BMG mars 2019 : Frémissements

Notre baromètre d’activité est inchangé en mars, à -0,3, après un chiffre révisé de -0,4 à -0.3 en février. Sauf le cas américain, l’environnement du climat des affaires s’améliore tandis que les indicateurs de consommation gagnent un peu de terrain. Notre baromètre de l’investissement reste très négatif, en revanche, la situation se stabilise en territoire neutre sur le front des exportations. Notre indicateur d’inflation est inchangé, à -0,8 depuis trois mois.

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BMG Janvier 2019 – Température négative stationnaire

  • Notre baromètre d’activité stationne en zone négative en janvier, à -0.5, après une révision à la baisse de -0,2 à -0,4 en décembre. Malgré une amélioration du côté du climat des affaires et de la production industrielle, de retour en zone de neutralité, les faibles résultats persistants de la consommation et de l’investissement et le repli des exportations l’emportent.
  • La moyenne trois mois de notre baromètre d’activité continue à profiter du rebond du mois de novembre mais rebaissera le mois prochains si les composantes en se ressaisissent pas.
  • Notre indicateur d’inflation se ressaisit en janvier mais reste en territoire négatif, à -0,5 après -0,8 en décembre, tandis que sa moyenne 3 mois reste clairement orientée à la baisse.

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L’économie mondiale va-t-elle vraiment mieux ? Ou, les raisons à l’origine de la révision à la baisse de notre scénario2018

Économistes et institutions internationales ont retrouvé la confiance ces derniers mois et révisent les uns après les autres leurs projections de croissance à la hausse, tandis que, de leur côté, les banques centrales zyeutent avec plus ou moins d’impatience les possibilités de sortie du tunnel. La FED semble même tentée d’envisager le risque d’être prise de court par le retour d’une inflation trop forte qui pourrait exiger des ajustements monétaires par trop brusques si jamais elle n’y prenait garde.  Alors, les développements récents de l’économie mondiale sont-ils vraiment convaincants ? Ce n’est pas la lecture que nous en faisons qui devrait nous conduire à revoir à la baisse nos perspectives de croissance et d’inflation mondiales pour 2018 lors de la mise à jour trimestrielle de notre scénario la semaine prochaine.

 

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BMG Novembre 2016 – les marchés accusent le coup

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* Notre indicateur d’activité ressort en zone de neutralité, après une révision à 0 (contre +1) en octobre. Malgré la hausse du climat des affaires et de l’activité industrielle, la consommation, l’investissement et les exportations ont été mitigés, souvent en retrait par rapport aux deux mois précédents, à l’exception du cas américain où l’embellie est générale.

Pour le 3ème mois consécutif, l’inflation remonte, avec un solde à + 2 ce mois-ci.

* Nos baromètres de marchés illustrent l’ajustement brutal des prix d’actifs que reflètent en particulier la chute persistante des indices obligataires internationaux et le repli des indices boursiers des pays émergents. Les bourses du monde développé ont mieux résisté grâce au soutien apporté par le marché américain et japonais.
Les perturbations sur les marchés des changes se sont intensifiées sous l’effet combiné de l’envolée du dollar et de la livre Sterling.
Les prix des matières premières terminent le mois en hausse malgré d’importantes turbulences quand les cours de l’or accentuent leur repli dans le sillage de la remontée des taux.
La rotation sectorielle s’est atténuée par rapport au mois d’octobre, les écarts de performance relevant surtout de l’impact très négatif de la hausse des taux d’intérêt sur les secteurs les plus exposés, au premier rang desquels les utilities. Si les cycliques ont, dans l’ensemble, bien résisté, elles n’ont pas réussi à poursuivre leur progression du mois d’octobre.

Le point bas de l’inflation mondiale est sans doute dépassé, mais encore ?

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Le rebond des cours du pétrole depuis la fin janvier est en train de faire son travail : l’évolution des prix à la consommation a cessé de baisser dans de nombreux pays et devrait, à de rares exceptions près, se redresser d’ici la fin de l’année. Les chances que le point bas de l’inflation mondiale soit maintenant derrière nous sont, de fait, relativement importantes. Après quasiment cinq ans de désinflation et une année 2015 marquée par une intensification des pressions déflationnistes, ce constat est loin d’être anodin. Comment l’interpréter ?