Vers une possible chute du dollar et comment un tel scénario rebattrait les cartes

À la fin de l’année dernière, la direction semblait ne faire aucun doute : doublement avantagé par une reprise économique vigoureuse et un durcissement de la politique de la FED, le dollar s’apprécierait en 2022. Cette prédiction était plutôt réconfortante pour le reste du monde, censé profiter d’une impulsion compétitive quand bien même elle suggérait de possibles complications pour les pays émergents les plus fragiles, exposés à un risque d’inflation et de resserrement monétaire d’autant plus élevé que leurs devises semblaient vouées à s’affaiblir contre la devise américaine. Tel n’est pourtant pas la direction récente prise par les marchés des changes. Plutôt que de soutenir le dollar, les minutes du dernier FOMC puis les données d’inflation de décembre l’ont affaibli, jusqu’à casser sa dynamique haussière. A priori surprenant, ce mouvement ne l’est pas tant que cela pour qui a une lecture un peu moins idyllique de l’économie américaine que celle du consensus de marché et voit dans ce retournement les prémices d’un possible reflux du dollar susceptible de rebattre les cartes du jeu mondial, avec de potentiels perdants mais aussi des gagnants, selon les pays et les secteurs.

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Scénario 2013-2014 : Crise financière, Acte III…et épilogue (?)

Malgré la reprise européenne et le léger mieux enregistré sur le front du climat de confiance à l’échelle mondiale durant l’été, c’est à une révision à la baisse qu’aboutit l’actualisation de notre scénario de croissance mondiale 2013-2014.

Il y a principalement deux origines à ce résultat :

  • La première tient à notre analyse de la situation américaine, à savoir, celle d’une économie toujours affaiblie par les ruptures apparues avec la crise financière.
  • La seconde tient à la montée des risques des économies émergentes, en particulier des plus grandes d’entre elles.

De ce scénario, découlent cinq conclusions majeures :

  1. Un nouveau round mondial d’injections de liquidités.
  2. Le maintien de taux à long terme sur de très faibles niveaux.
  3. Une dépréciation du taux billet vert vis-à-vis des grandes devises.
  4. Un risque d’instabilité croissant sur les marchés émergents.
  5. Le coût de la politique de changes de la Chine risque de devenir de moins en moins supportable.

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Scénario 2013-2014 : situation sous contrôle

  • PIB Mondial : +3,1 %, +4,1 %. Tirée à la baisse par un premier semestre encore difficile, la croissance mondiale de 2013 n’excèdera pas celle de 2012 (3,2 %). Il faudra attendre 2014 pour retrouver un taux de croissance supérieur à 4 % à l’échelle mondiale, le plus soutenu depuis 2010.
  • 50-50. Au cours des deux années à venir, le PIB des pays émergents augmenterait de 4 trillions de dollars à prix et taux de change constants de 2010, soit une contribution à la croissance mondiale quatre fois plus élevée que celle des pays développés. À horizon 2014, la répartition du PIB mondial entre pays avancés et pays émergents devrait ainsi parfaitement s’équilibrer.
  • Inflation : calme plat en 2013, retour des contraintes en 2014. Anémie de croissance et repli des prix de matières premières début 2013 permettent de conserver de bas niveaux d’inflation. La reprise plus soutenue de l’activité en 2014 élève les cours des matières premières (le pétrole remonte à 130$) et accélère l’inflation dans le monde émergent.
  • Situation souveraine. Baisse marginale des déficits publics en 2013 et augmentation encore substantielle des dettes publiques en 2013 et 2014. Les pays structurellement affaiblis et dont les efforts tardent à produire leurs effets restent à risque : l’Italie est au premier rang de ceux-ci, l’Espagne au second, la France est sur le fil du rasoir ; l’avenir du Japon est suspendu au pari de relance du nouveau Premier Ministre, M. Abe.
  • 6,5 % : le taux de chômage américain au premier semestre 2014. La politique quantitative de la Fed prend fin. Les anticipations d’un début de normalisation du niveau des taux d’intérêt marquent la fin du bas niveau des taux longs dans le monde occidental.
  • 3,5 %, le taux à 10 ans des emprunts d’État américains fin 2014. Graduelle au second semestre 2013, la remontée des taux longs américains s’accélère en 2014. L’Europe suit le mouvement avec un écartement modéré du spread TBonds/Bunds.
  • 1,35$, le cours de l’euro contre le billet vert en 2013. L’hyper expansion du bilan de la Fed et la mise à l’écart du risque extrême en zone euro continuent à affaiblir le cours du dollar contre l’euro en 2013. Le mouvement s’inverse en 2014 avec l’arrêt de la politique non-conventionnelle de la Fed.

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Moniteur de la consommation mondiale

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« Stand-by » tel est le sentiment que donnent les tendances de la consommation mondiale de ces derniers mois. Malgré de légers mieux en Chine, au Brésil ou aux États-Unis, l’environnement de la consommation mondiale est resté affecté par la détérioration persistante de la situation en zone euro, dans la plupart des pays d’Europe de l’Est et dans les plusieurs grands pays d’Asie hors Chine. Dans de telles conditions, la croissance mondiale du commerce de détail stationne aux alentours de 3 % l’an et celle des ventes d’automobile s’est notablement infléchie fin 2012. L’ensemble continue à illustrer une situation fragile, toujours bridée par des évolutions très contenues du pouvoir d’achat des ménages à l’échelle mondiale.
Le repli des prix des matières premières, les initiatives de soutien monétaires de plusieurs pays émergents et la reprise immobilière aux États-Unis commencent toutefois à produire leurs effets : le climat de confiance des consommateurs s’est récemment amélioré dans de nombreux pays hors Europe. Sauf remontée intempestive des prix des matières premières et durcissement des politiques économiques, la consommation mondiale devrait se présenter sous un jour plus propice début 2013, malgré bien peu d’espoirs du côté européen.