L’exercice d’équilibriste de J. Hunt

C’est dans un contexte bien peu favorable que sera présenté le premier « mini budget », demain, du gouvernement Sunak : une inflation à plus de 11 %, une baisse du PIB, probablement la première d’une longue série, de 0,2 % au troisième trimestre, et une perte de poids économique du pays symbolisée par le dépassement de la City par la bourse de Paris. Sans oublier un parti conservateur très affaibli après les expériences Johnson et Truss. Malgré le soutien budgétaire qu’appelle, traditionnellement, une période de récession, c’est un budget marqué par l’austérité que prépare J. Hunt afin de restaurer une crédibilité britannique sapée par L .Truss en à peine un mois. Pour l’heure, il est aidé dans sa tâche par les marchés, avec un fort rebond de la livre et un repli des taux des Gilts, qui ont vu dans sa nomination le signe du retour au sérieux budgétaire. Reste à savoir qui portera la plus grande part du fardeau de l’austérité promise et si le gouvernement a retenu les leçons de la crise de 2008, après laquelle la cure d’austérité avait handicapé durablement les services publics et les territoires les plus pauvres. Dans le cas contraire, il risquerait d’ancrer plus encore dans le temps la dépression déjà annoncée par la BoE.

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Quid de la FED face à la rechute des matières premières ?

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Quid de la FED face au nouveau round d’assouplissement monétaire que préparent la rechute des MP et la montée des risques britanniques ?

Sur le papier, la FED aurait largement de quoi changer une nouvelle fois son fusil d’épaule et préparer le terrain pour une communication relativement « hawkish » au terme du FOMC de la semaine prochaine, tout du moins au vu des derniers chiffres sur l’économie américaine. C’est le propre, en effet, d’une gestion de court terme, assise sur un panier d’indicateurs plus ou moins définis, que d’être soumise à des contradictions répétées. Faute d’avoir su revoir son objectif d’inflation à la hausse, les va et viens incessants de la FED depuis le début de l’année l’ont déjà conduite à changer par trois reprises son fusil d’épaule, soit quasiment autant que de FOMC depuis janvier !

Sans doute est-ce, en l’occurrence, ce qui se prépare à nouveau pour la semaine prochaine car, avec un horizon d’analyse grosso modo mensuel, la cause est sans appel : emploi, consommation, salaires, inflation sous-jacente, record du S&P 500, BRexit sous contrôle de Theresa May, Chine de nouveau sous anesthésie de crédit… tout est potentiellement en place pour ?que la FED vienne à reconsidérer l’opportunité d’un relèvement de ses taux d’intérêt dès le mois de septembre.

 

Les raisons de la colère : quand 7 Britanniques sur 10 ont un revenu inférieur à la moyenne de l’UE

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Avec 68 % de sa population au revenu par tête inférieur à la moyenne de l’UE 27, le Royaume-Uni est bien éloigné du modèle de réussite que l’on nous dépeint généralement. Il s’agit en l’occurrence du pays ayant subi le plus fort taux de déclassement en termes de revenu relatif par rapport à l’Union européenne ces dernières années et, également, l’un des plus exposés au risque de pauvreté, selon les critères retenus par la Commission européenne. Sans doute comprend-on mieux à la lueur de ces quelques chiffres, l’origine de la rancœur qu’expriment les sondages en faveur d’un Brexit.

Niveau de vie

Que l’Europe n’ait que peu à voir avec l’origine des problèmes de cette économie importe peu ; les Britanniques ne se sont jamais formellement reconnus dans le projet d’intégration européenne, le sujet s’imposant comme un bouc émissaire tout trouvé face au désarroi de la population. La possibilité d’une rupture jeudi prochain est donc réelle, avec à la clé deux risques majeurs :

  • Celui d’ébranler une économie que le rôle de tête de pont vers l’Europe continentale a largement contribué à reconstruire depuis 20 ans
  • Celui d’emporter avec elle les composants d’une Union de plus en plus mal en point.