Du combat des populismes aux crises des taux de changes ; l’euro, la livre turque et les autres

Les provocations de l’administration américaine n’ont guère cessé durant la période estivale. Portés par la bonne saison des résultats des sociétés américaines, les marchés ont été relativement insensibles à ces nouvelles jusqu’au début du mois. Le climat s’est toutefois sensiblement détérioré la semaine dernière au cours de laquelle la multiplication des tensions a eu des répercussions significatives sur les marchés des changes qui figurent aujourd’hui au cœur des risques de marchés.

L’euro en route vers la parité ?

La baisse de l’euro finira-t-elle par faire remonter le niveau des taux d’intérêt futurs et par redonner des couleurs au secteur bancaire ?

La chute de la livre turque : quel risque de diffusion ?

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Chaud devant !

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La France trébuche, l’Allemagne faiblit, les Américains vacillent, le Brésil joue sa balle de match et J. Bullard nous promet des hausses de taux d’ici mars… l’été s’annonce chaud ! 

L’agenda des fusions et acquisitions sera-t-il suffisamment rempli pour continuer à alimenter la confiance des investisseurs ? La partie s’annonce en tout cas serrée à en juger par la tournure des développements économiques et les couacs de communication des banquiers centraux. Revenons sur les éléments les plus perturbants de la semaine écoulée.

– Zone euro : locomotive allemande contre boulet français

– États-Unis : la croissance ne dépassera pas 1,5 %, dans le meilleur des cas, cette année

– Brésil : balle de match

Les responsables de politique économique marchent sur des œufs. Espérons que le message délivré par Mme Yellen le 18 juin sera bien celui retranscrit dans les minutes du FOMC du même jour dont la publication devrait avoir lieu le 9 juillet et que M. Draghi saura être plus convaincant dès sa prochaine conférence de presse de juillet !

L’Humeur du Vendredi 24 janvier

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Erreur de casting ? 

La stratégie de sortie de crise semblait bien huilée : les pays émergents auraient de plus en plus de besoins, l’Allemagne continuerait à leur vendre quantités de machines-outils et d’automobiles et servirait de locomotive au reste de la zone euro, le temps nécessaire à la remise à niveau de leur compétitivité. Les perspectives d’une demande abondante promettaient que chacun ait sa part, sous réserve que tous soient plus compétitifs ; la zone euro retrouverait le chemin d’une croissance, à terme, vertueuse ; les excédents courants assureraient le remboursement des dettes du passé et l’euro n’en serait que renforcé.

Le schéma originel semble pourtant bien malmené. Non seulement, la locomotive allemande ne s’est toujours pas mise en marche –l’Allemagne accumule des excédents de mois en mois plus importants alors que ses importations vivotent– mais les chances qu’elle se mette rapidement en branle semblent passablement amoindries, à en juger par la tournure des développements dans le monde émergent.

La banque centrale brésilienne en mode panique

Le rapport de la banque centrale brésilienne publié à l’issue de la réunion du comité de politique monétaire des 14et 15 janvier ouvre la porte à de nouvelles hausses du SELIC, le principal taux directeur brésilien, malgré déjà sept augmentations consécutives qui l’ont porté depuis le mois d’avril de 7,5 % à 10,5 %.

Sans nul doute destinée à stopper la dépréciation du réal, cette annonce inquiète plus qu’elle ne rassure. Malgré les interventions prolongées de la banque centrale sur le marché des changes (200 millions de dollars par semaine depuis le mois de novembre) et les fortes hausses de taux d’intérêt, la devise brésilienne a retrouvé ces derniers jours les plus bas niveaux enregistrés face au dollar durant le mois d’août tandis que le spread de taux longs avec les Etats-Unis n’a cessé de s’écarter. Les tendances respectives sur le front de la devise et des taux d’intérêt ont pris l’allure d’une crise, probablement amenée à durer.

L’essentiel de la rentrée 2013

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Après une période estivale globalement calme, la rentrée se présente sous un jour beaucoup plus instable pour les marchés financiers. Les incertitudes relatives à un changement possible de la politique de la Fed se sont intensifiées dans le sillage de statistiques américaines décevantes et de la crise des devises des pays émergents, quand s’ajoutent maintenant à la nervosité ambiante, les craintes d’une possible intervention armée en Syrie. Nous passons ici en revue les principaux sujets d’importance pour cette rentrée. 

  • Risque de frappes aériennes en Syrie. L’éventualité d’une intervention imminente a reculé durant le week-end avec la décision du Président Obama de porter le débat devant le Congrès américain, dont les travaux ne reprendront pas avant 9 septembre. Le sujet, vu son importance, ne quittera pas pour autant le devant de la scène internationale. Pétrole, croissance, devises, taux… Nous revenons sur les risques économiques et financiers associés, à ce stade, à une éventuelle intervention.
  • Pays émergents : situation de plus en plus critique. Les mesures d’urgence adoptées par les pays en crise peuvent calmer les tensions un temps. Elles ne constituent pas, néanmoins, des réponses durables aux problèmes rencontrés par les pays en déséquilibre. Le risque de change est particulièrement élevé au Brésil, où l’appréciation de 100 % du taux de change réel en 10 ans, est un handicap aujourd’hui insupportable. La Chine, protégée des turbulences actuelles, n’est pas à l’abri des conséquences défavorables, à terme, de cette crise sur ses exportations.
  • Etats-Unis : un ensemble bien fragile pour envisager un « exit ». Frilosité des consommateurs, retournement immobilier, manque de visibilité du côté des entreprises… L’ensemble semble bien fragile à la veille de nouvelles tractations budgétaires, de la mise en place de la réforme de la santé et d’une possible intervention en Syrie, pour ne pas influencer la décision de la Fed. Nous continuons à privilégier la voie de la temporisation lors du prochain FOMC des 17 et 18 septembre.
  • Zone euro : place aux bonnes nouvelles, pour un temps. L’amélioration de la situation conjoncturelle prend le pas sur les inquiétudes structurelles. Sous l’impulsion domestique, 2013 est bien partie pour donner des résultats meilleurs qu’attendu. L’absence de relais international pose cependant question. Sans reprise de la demande mondiale, la croissance de la zone euro s’essoufflera rapidement.