L’avancée des négociations entre Mme Merkel et le SPD ouvre la brèche d’une envolée de l’euro

Trois mois et demi après les élections législatives du 24 septembre remportées par la CSU, les difficultés de Mme Merkel pour former une coalition menaçaient d’aboutir à la formation d’un gouvernement sans majorité ou à la tenue de nouvelles élections, desquelles elle serait vraisemblablement sortie plus affaiblie encore. La perspective promettait, au mieux, une paralysie, susceptible de tourner à la crise politique à tout moment au cours des quatre prochaines années de la présente mandature. L’Allemagne, ingouvernable, l’ensemble du projet européen se voyait privé de perspectives ; les attentes de consolidation de la zone euro laissées pour compte et les espoirs d’aboutir à une UE renforcée capables d’affronter les enjeux régionaux et internationaux en présence, anéantis.

Pour toutes ces raisons, l’accord signé vendredi dernier entre Mme Merkel et le SPD, en vue d’une nouvelle coalition gouvernementale, constitue une avancée majeure, quand bien même soumis à l’approbation du SPD au sujet duquel sa base se prononcera le 21 janvier. En dépit des risques réels que les militants socio-démocrates, échaudés par l’affaiblissement de leur parti au terme des quatre années de coalition passée, aillent à l’encontre de la volonté de leur chef, Martin Schulz, les marchés ont salué l’accord passé dès son annonce, propulsant l’euro au-dessus de ses résistances, à 1,22USD vendredi en fin de journée.

A ces niveaux-là, le risque de voir la devise européenne gagner encore du terrain est significatif, en particulier dans le contexte présent de défiance croissante des investisseurs à l’égard du dollar américain. À court terme, la probabilité que l’euro teste les 1,23USD, est élevée ; une validation par le SPD dimanche prochain du principe de nouvelle coalition semblant clairement en mesure de propulser la monnaie européenne au-delà de cette limite.

Au cours des douze derniers mois, l’euro s’est apprécié de plus de 14 % contre le dollar, sa plus forte hausse depuis 2010. Malgré son effet dépressif sur les prix, ce mouvement a été sans grande conséquence sur les résultats conjoncturels de la zone euro dans un contexte de reprise. La partie pourrait être plus difficile avec un taux de change dorénavant supérieur à sa moyenne de long terme, de 1,20 USD, à en juger par les pressions observées sur les marges à l’exportation des entreprises européennes.

Lire la suite…

Zoom Arrière Novembre 2017 – PMI contre courbe des taux

Les informations économiques sont restées d’un très bon cru en novembre. Aux États-Unis, les rebonds successifs de la production industrielle, des mises en chantier et ventes de logements, ainsi que les premiers retours sur la consommation durant les fêtes de Thanksgiving préfigurent une croissance robuste au quatrième trimestre, estimée à 3,5 % selon la Fed d’Atlanta. En Europe, les indicateurs du climat des affaires ont encore gagné en fermeté et permis de remiser au second plan les déceptions en provenance des consommateurs et de l’inflation.

Lire la suite…

Perspectives 2018 – Bienvenu en Annapurna

Alors qu’approche la période de bouclage du scénario 2018, une question plus que toute autre hante le prévisionniste : celle de l’importance à donner aux menaces que font peser les valorisations en  place sur les perspectives macro-économiques et financières internationales.

Après avoir gravi des records, les indices boursiers peuvent-ils se hisser vers de nouveaux sommets ?

Lire la suite…

Zoom Arrière Octobre 2017 – L’euro finit par flancher

Octobre s’est terminé sur une note d’optimisme économique et financier que ni le croche-pied des 30 ans du krach de 1987, le 19 octobre, ni la déclaration d’indépendance de la Catalogne ne sont parvenus à sérieusement perturber. Si l’entrée de John B. Taylor dans la course à la tête de la FED a un temps crispé les marchés de taux, le positionnement privilégié de Jérôme Powell a contré les tensions montantes sur les taux longs, quand le prolongement du programme d’achat d’actifs de la BCE au rythme de 30 milliards d’euros par mois jusqu’en septembre 2018 a tempéré les inquiétudes relatives au risque d’un resserrement trop rapide des conditions de liquidités internationales.

Lire la suite…

BMG octobre 2017 – Du mieux, enfin, du côté des consommateurs

Notre indicateur d’activité se redresse en octobre, à +0,3 points, après deux mois de stagnation. Le net rebond de l’indice de consommation, repassé en territoire positif aux Etats-Unis, en zone euro et au Japon, explique cette amélioration tandis que les tendances de l’investissement restent très solides, sauf en Chine. Les exportations sont disparates, globalement en léger retrait. Notre indicateur d’inflation continue de progresser, soutenu par la remontée des prix des producteurs.

Lire la suite…

Zoom Arrière Septembre 2017 – Impossible normalisation monétaire

Tombée à moins de 40 % fin août, la probabilité implicite d’une nouvelle hausse des Fed Funds d’ici la fin de l’année est remontée à 75 % fin septembre dans la foulée du changement de posture de la FED lors du FOMC des 19-20 septembre. Intervenu une semaine après le relèvement inattendu des taux de la banque du Canada et quelques jours après les déclarations de la Banque d’Angleterre sur sa volonté de relever les siens, les marchés ont vu dans ce changement le signal d’une possible inflexion généralisée des politiques monétaires. La tentative de reprise en mains de la présidente de la FED n’a, toutefois, guère porté ses fruits.

Lire la suite…

Zoom arrière Août 2017 – Regain de défiance : le $ sanctionné, l’euro plébiscité

L’amélioration de la conjoncture économique internationale était censée redonner aux banques centrales la latitude pour réduire plus avant leurs politiques de soutien à l’activité. Fin juin, les économistes peaufinaient leur scénario sur la réduction du bilan de la FED dont beaucoup escomptaient qu’elle débute dès l’automne. La BCE, de son côté, semblait prête à annoncer dès la rentrée une nouvelle réduction de ses achats d’actifs pour l’an prochain. Cumulées, ces actions devaient se solder par une remontée des taux d’intérêt à terme, signe tant attendu d’une normalisation économique et financière ; un raffermissement du dollar, enfin soutenu par un changement plus significatif de la politique de la FED ; un raffermissement des cours du pétrole, que ces perspectives finiraient forcément par stimuler…

Lire la suite…

SAVE THE DATE – 14/09/17

A l’occasion de la mise à jour trimestrielle de notre scénario macro-économique et financier, nous avons le plaisir de vous inviter à la présentation petit-déjeuner du 14 septembre sur le thème : 

Bourrasques de rentrée

Six années, le temps qu’il a fallu à l’économie mondiale pour délivrer des signes de reprise un tant soit peu tangibles. Quelques semaines, celui qu’il faudrait pour que tout s’évapore. La balle est dans le camp des politiques.

Sauront-ils se ressaisir ?  Lire la suite…