Commerce mondial : une reprise sans les émergents

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Les échanges mondiaux ont retrouvé un peu de vigueur depuis la fin de l’été. L’amélioration de la conjoncture européenne explique une bonne part de cette embellie. De son côté, la demande américaine se réoriente plus favorablement depuis le milieu d’année. Enfin, les importations japonaises accélèrent, affichant une croissance de 5 % l’an en volume au cours des derniers mois malgré la forte dépréciation du yen. L’amélioration est donc générale et commence à porter ses fruits en matière d’activité, tout au moins du côté des pays développés.

Manquent, en effet, à ce tableau réconfortant les pays émergents pour lesquels la situation témoigne toujours d’une anémie atypique de croissance de la demande en importations. À l’origine de cette anomalie : la faiblesse des achats chinois et ses effets de diffusion sur l’activité exportatrice des autres pays émergents, le nouveau rôle joué par le Japon et l’inertie de la demande de biens d’investissement. La locomotive du commerce intra régional asiatique et, plus largement, celle de l’ensemble des pays émergents s’en trouvent très ralenties.

Ces tendances pondèrent l’enthousiasme suscité par les signaux encourageants en provenance du monde développé.

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La Chine se referme-t-elle sur elle-même ? La question se pose indiscutablement à la lecture des tendances récentes du commerce de ce pays avec le reste du monde. Après avoir joué le rôle de locomotive de l’économie mondiale au lendemain de la crise de 2008, le marché chinois semble en effet s’être singulièrement refermé ces derniers trimestres. Compréhensible durant la période de fort repli de la croissance, cette tendance est assurément plus inattendue dès lors que l’économie chinoise ré accélère.
La tendance à la baisse du contenu en importations de la croissance chinoise est toutefois incontestable depuis la crise. Résultat pour partie de la stratégie du gouvernement chinois –on rappellera à ce titre que parmi les mesures du plan de relance de 2008 figurait la suppression des subventions à l’exportation…, ce mouvement est probablement amené à durer, voire à s’amplifier.
Une telle évolution, si elle venait à être confirmée, constituerait à terme un changement en profondeur des rouages de l’économie mondiale.