Tête-à-queue des marchés après les NFP et l’ISM américains

Des mois à plus de 500 K créations d’emplois salariés, l’économie américaine n’en a pas souvent connu. On en recense un au cours des trente années qui précèdent la première vague de l’épidémie de covid. Autant dire qu’avec 517 K postes créés en janvier la situation est exceptionnelle. Rattrapage toujours ? Ça commence à être suspect. Méli-mélo des nouveaux programmes de désaisonnalisation initiés durant la période exceptionnelle de l’épidémie ? Sans aucun doute mais, pour le coup, même les données brutes sont de qualité ce mois-ci : en janvier les destructions de postes n’auraient pas dépassé 1,6 million, contre 1,8 à 2,1 million depuis dix ans en cette période de l’année, la différence est de taille. Récupération en janvier des pertes de décembre liées aux perturbations climatiques ? Là encore, rien ne permet de le dire. Alors, on cale. D’autant plus que le taux de chômage issu d’une enquête indépendante rechute à 3,4 %, du jamais vu de 1969 et que les créations de postes sont généralisées à tous les secteurs parmi lesquels certains étaient depuis longtemps, avant covid même, en sous-régime, tel le commerce de détail. Alors, la FED a-t-elle vraiment refroidi l’économie américaine ? Hausse de la durée du travail et remontée de l’ISM non-manufacturier à 55,2, après 49,2 (contre 49,6 initialement) ne le suggèrent pas davantage et valident notre sentiment initial selon lequel les distorsions climatiques et le ralentissement de l’inflation énergétique expliquaient le mauvais chiffre de décembre. Alors, M. Powell on rembobine la conférence de mercredi ? Après leurs errements de ces derniers jours, les marchés de taux semblent s’y atteler et ça promet du mouvement.

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La douche froide de l’emploi US : du pain béni pour le Nasdaq, plus encore pour l’or…

Pour être une déception, c’en est une. L’économie américaine n’aurait créé que 266 K emplois salariés au cours du mois écoulé, contre près d’un million attendus par le consensus de marché. Hors emplois publics, le résultat est plus dramatique encore, à seulement 218 K avec, de surcroît, une révision à la baisse de 72 K des données de mars.  Pas d’explication particulière à cette déception. Sauf l’hôtellerie et la restauration en phase de rattrapage confirmé, les résultats sont partout très décevants avec en particulier, des destructions nettes de 79 K dans les services professionnels, de 66 K dans les transports et le commerce de gros et de 18 K dans l’industrie. Les ruptures d’approvisionnement de composants électroniques expliquent vraisemblablement une partie de ces déboires industriels et des activités qui en dépendent (transports probablement). L’industrie automobile a ainsi réduit de 27 K ses effectifs, retombés au plus bas depuis juin. Pour autant, cette explication ne permet assurément pas de justifier les déceptions des autres secteurs de l’activité.

Erreur de casting ou bug sans conséquence ?

La réponse est difficile à formuler et il faudra sans doute attendre davantage de données pour se faire une opinion. Toujours est-il que ce rapport fait flancher les perspectives de taux d’intérêt. Avec une remontée du taux de chômage, de 6 % à 6,1 %, au lieu d’anticipations à 5,8 %, les taux futures dévissent. Les 2 ans retombent quasiment à 0,14 % et les dix ans à 1,55 %. Le dollar, quand à lui, se rapproche des zones de risque et l’or s’envole à plus de 1835 $ l’once au moment où nous écrivons. Mais le grand gagnant est le Nasdaq qui, après avoir été bien malmené ces dernières semaines, se recharge d’optimisme. RDV dans un mois…

 

 

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L’emploi US souffle sur les braises des taux, Kashkari apaise : il y a des chômeurs cachés

Après sa baisse en décembre et les médiocres chiffres de janvier, l’emploi américain s’est repris en février avec 379 000 postes créés, selon le rapport officiel, nettement mieux que ne le laissaient présager les 117 000 emplois privés du rapport de l’ADP. Il n’en fallait pas plus aux marchés de taux pour s’emballer et propulser temporairement les taux à 10 ans au-delà de 1,6 % et les 30 ans vers 2,34 %. Heureusement, la FED est là. Après J. Powell hier, Kashkari a pris la parole aujourd’hui pour rappeler que le vrai taux de chômage était plus proche de 9,5 % que des 6,2 % de février, en repli d’un dixième par rapport à janvier. Entendez, la FED ne va pas changer son fusil d’épaule du fait d’un chiffre qui cache une réalité nettement moins favorable. Bref, les actions américaines retrouvent le moral et échapperont sans doute à une nouvelle clôture hebdomadaire dans le rouge.  De fait, la partie n’est pas gagnée. Même après les chiffres de février, le déficit de salariés par rapport à février 2021 est encore de près de 9,5 millions, en cela la situation n’a pas vraiment évolué et, au rythme de février, 22 mois seraient nécessaires pour retrouver les conditions d’avant crise.

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Emploi américain, gare à la myopie des marchés obligataires

Après juillet, août marque une nouvelle forte progression de l’emploi américain, avec 1,37 millions de créations de postes ; une bonne nouvelle après les données très décevantes de l’ADP de mercredi et la recrudescence de l’épidémie de Covid qui sévit depuis le début de l’été. Tous les secteurs ont en l’occurrence profité d’une reprise, quand bien même les emplois publics ont gonflé les données totales de près de 345 K. Reste qu’avec 141 millions d’emplois, au total en août, contre 152,5 en février, le chemin vers le retour au niveau d’avant crise n’est qu’à moitié parcouru, par rapport au point bas d’avril. À l’évidence, le rythme de créations d’emplois devra réaccélérer pour correspondre aux attentes du consensus.

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L’économie américaine engloutie

Le tableau que renvoie l’économie américaine est chaque jour un peu plus apocalyptique. Alors que l’épidémie de coronavirus poursuit sa course folle, les indicateurs économiques tombent tour à tour comme des pierres, FED et Administration adoptent quasi-quotidiennement de nouvelles mesures de sauvetage dont nul ne sait plus dire à quoi elles mèneront, si elles peuvent être d’une quelconque efficacité ou risquent de se révéler contre-productives tandis que, sur les marchés financiers, se succèdent les ondes de choc : bourse, pétrole, banques, obligations d’entreprises, bons du trésor, marché hypothécaire… Emporté par la maladie, le château de cartes de la première économie mondiale n’a pas eu le temps de vaciller qu’il semble déjà sur le point d’être englouti.

 

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Regain de tensions sur les taux américains après un trop bon rapport sur l’emploi

C’est toute l’ambiguïté des situations de fin de cycle : il est nécessaire que les chiffres soient bons pour entretenir les perspectives de croissance décentes, sans trop, pour ne pas attiser les tensions sur les taux d’intérêt ni peser sur les perspectives bénéficiaires des entreprises. Vu sous cet angle, le rapport du mois d’octobre est sans doute trop bon pour prévenir une remontée persistante des taux d’intérêt réels.

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