Le message subliminal de la FED : un scénario en racine carrée et une perte in fine de 4 % de PIB

L’exercice était délicat pour J. Powell; la FED a déjà tellement fait qu’il ne pouvait guère jouer sur les effets d’annonce. La perception de son message tiendrait exclusivement au ton employé et au contenu des projections. L’exercice a-t-il réussi ? Ce n’est pas certain. La FED, c’est sûr, apparaît dovish : elle prolongera ses achats de bons du Trésor au rythme présent et n’envisage aucun mouvement de hausse de ses taux directeurs, lesquels resteraient à leur niveau actuel au cours des trente prochains mois. Elle se montre, par ailleurs, plutôt confiante dans la capacité de rebond de la croissance, avec une prévision à -6,5 % cette année, suivie d’une récupération de 5 % en 2021 puis 3,5 % en 2022. L’ensemble aurait donc pu fonctionner, au détail près que derrière ces données, ce n’est pas un scénario en V qu’elle semble privilégier mais celui d’une racine carrée avec, en fin de parcours, un écart de 4 % entre sa prévision de décembre et l’actuelle. Cela ne semble pas avoir échappé aux marchés…

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FOMC – Donald Trump semble avoir déjà pris place au board de la FED !

Comme attendu, la FED a relevé d’un quart de point son taux directeur à 2,25 %. Jusque-là pas de scoop. Plus surprenants sont les changements apportés à son communiqué et à ses prévisions :

  • La FED a retiré de son communiqué l’appréciation selon laquelle la politique serait accommodante ; en d’autres termes, le niveau des taux directeurs serait proche de celui correspondant à la neutralité de la politique monétaire. La hausse des Fed Funds pourrait donc approcher son terme, sous réserve que l’inflation n’impose pas de passer en mode restrictif. On note à ce titre que ses prévisions de taux d’intérêt ne sont pas modifiées.

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La FED évoque l’éventualité de devoir passer en mode restrictif à un moment donné…

D’un caractère plus ‘faucon’ que ne l’avait laissé penser son communiqué du 21 mars, les minutes de la FED posent question dans le contexte d’instabilité en présence.

À leur corps défendant, les membres du FOMC n’avaient pas à leur disposition les informations que nous avons trois semaines plus tard : la menace protectionniste n’avait pas pris la tournure de ces deux dernières semaines, la situation en Syrie n’avait pas encore conduit là où nous en sommes aujourd’hui et, sur le plan économique, les données à disposition étaient également, un brin, plus engageantes :

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Janet Yellen croit-elle un mot de ce qu’elle nous dit ?

Droite dans ses bottes après la décision du FOMC de relever le niveau des taux directeurs dans une fourchette de 100 à 125 points de base, la présidente de la FED, Janet Yellen sera-t-elle aussi convaincante qu’elle souhaiterait l’être vis-à-vis des marchés ? Pas sûr, à en juger par les tendances économiques récentes et l’extrême prudence à laquelle elle nous avait habitués ces dernières années.

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Saisie par le doute, la FED est prête à reculer et semble surtout perdre pieds

Bien qu’escomptée à 84 % par les marchés, la hausse des taux du mois de juin pourrait ne pas avoir lieu. C’est bien la conclusion que suggèrent les minutes du dernier FOMC publiées ce mercredi. En cause, un doute profond des membres du FOMC sur la conjoncture américaine et leur volonté de s’assurer que le ralentissement du premier trimestre n’est, effectivement, que temporaire avant d’aller plus en avant dans l’exercice de hausse des taux ou de donner plus de précisions sur d’éventuels changements du bilan de la FED d’ici la fin de l’année. Lire la suite…

Yellen jette de l’huile sur le feu des marchés obligataires

Le diable est toujours dans le détail, surtout lorsqu’il s’agit des banques centrales.

Si, sur le papier, les prévisions de croissance et d’inflation de la FED sont très peu modifiées, reflet d’une volonté de ne pas prendre pour argent comptant les promesses d’un programme de D. Trump encore largement incertain, Janet Yellen s’est, toutefois, incontestablement montrée confiante, sans doute trop confiante pour que la révision à la hausse, même modique, de ses prévisions monétaires passent inaperçues.

La question ici n’est pas celle du relèvement largement attendu, d’un quart de point de son objectif de Fed funds, à 0,50%-0,75%, mais bien celle du changement apporté aux prévisions des membres du board qui intègrent dorénavant 3 hausses supplémentaires des taux directeurs d’ici fin 2017 plutôt que deux jusqu’alors.

Pour que les répercussions de ce changement soient étouffées, sans doute aurait-il fallu, en effet, non pas seulement un scénario de croissance et d’inflation très conservateur, mais également une Présidente plus réservée qu’elle ne l’a été. Or, si Janet Yellen est apparue très hésitante sur les perspectives de l’économie américaine, elle a toutefois clairement donné l’impression d’être moins inquiète que ces derniers temps et peu ouverte à l’idée de laisser filer l’inflation au-dessus de son objectif de 2%.

Le résultat ne s’est donc pas fait attendre. A l’opposé de ce que nous avions envisagé et présenté plus tôt dans la journée :

  • les taux des emprunts d’Etat se sont sensiblement tendus sur l’ensemble des échéances, les taux à 10 ans gagnant 10 points de base, à 2,57%, malgré un aplatissement de la courbe des taux 2-10 ans ;
  • le dollar s’est envolé, propulsé au-delà de 117 yen et à quasiment 0,95 euro ;
  • enfin, les cours du pétrole ont flanché de plus de 4%, signe de la perception d’une FED en position de réel durcissement de sa politique monétaire.

En d’autres termes, qu’elle le veuille ou non, la FED a mis un peu plus d’huile sur le feu des marchés obligataires, plutôt que l’inverse. Cette stratégie est périlleuse, à plus d’un titre :

  1. elle risque de créer les conditions d’une montée trop violente des taux longs, au moment où les données d’inflation vont être tirées à la hausse par les effets de base pétroliers ;
  2. elle risque d’alimenter une montée des anticipations de fin de cycle aux conséquences potentiellement dommageables pour les marchés financiers ;
  3. elle avale le scénario vertueux d’une reflation progressive de l’économie américaine.

Que peut-il se passer maintenant ? A chaud, nous sommes tentés de dire, de deux choses l’une :

  • soit les données économiques poursuivent sur la voie de l’embellie de ces dernières semaines et le risque d’une envolée des taux longs s’en verra nettement accru, les taux à dix ans pouvant s’approcher sans tarder des 3 % ;
  • soit les données économiques se détériorent suffisamment pour éteindre les braises attisées par le FOMC, ce qui tendra à conclure que la FED a commis une erreur de casting, aux conséquences à ce stade assez largement imprévisibles.

La messe est donc loin d’être dite et l’on peut raisonnablement craindre d’une telle situation un retour de volatilité sur les marchés boursiers.

La Fed, trop dovish pour rassurer

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Plus « dovish » qu’anticipé par le consensus, le communiqué de la Fed et le propos de Janet Yellen lors de sa conférence de presse sont clairs : la tournure de la conjoncture américaine déçoit et suscite un regain de prudence. En conséquence de quoi la Fed révise à la baisse son scénario de croissance et décale sine die son intention de relever le niveau de ses taux directeurs. Le ton du communiqué, comme celui de la Présidente de la Fed, sont nettement moins réconfortants sur les perspectives américaines que ne le suggéraient les derniers communiqués, voire même les propos de Janet Yellen du 6 juin, trois jours après le rapport sur l’Emploi.

fomc

En attendant la Fed

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Que nous réservent le communiqué de la Fed et la conférence de presse de sa Présidente Janet Yellen ce soir ? Nous passons en revue les différents cas de figure de l’issue de ce FOMC ainsi que leurs principales implications, étant entendu que nous n’envisageons pas l’éventualité d’une hausse des taux aujourd’hui.